M. C.

22/07/2020 16:34

Rien n'avait de sens mais tu étais là, dans la douceur et l'écoute,
dans l'amitié. Juste là, bienveillante et présente. Tu m'as fais voyager
dans ton univers, tu m'a bercée de tes pensées. Aujourd'hui tu
t'apprête à t'en aller, affaiblie par la maladie qui te ronge, et la vie n'a
pas plus de sens... J'ai peur pour toi, pour moi, de l'avenir, de la mort.
Je voudrais te remercier, mais ça serait accepter l'inévitable, avouer
de perdre et te laisser partir. J'aurais pu faire davantage pour nourrir
le lien qui nous unissait, mais je l'ai laissé s'effilocher, au grès du
temps. J'ai installé la distance avec tous mes proches, un mur de
vide pour me protéger. Les côtoyer sans être là, privée de sentiment,
distante et détachée au plus profond de mon être. Les laisser
doucement s'éloigner, sans les rattraper... Mais j'ai toujours mal, et
encore et encore, la vie n'a pas plus de sens. Une vie aseptisée qui
n'en est décidément pas une, mais tu étais là, et maintenant tu t'en
vas...
...
La ténébreuse nouvelle a giflé mon cœur, si vite, si brusque... Il n'y a
plus d'air pour gonfler tes poumons, plus de force pour ouvrir tes
paupières, et pour laisser apparaître tes beaux yeux... Tu n'es plus
là. Déjà ton esprit me manque, déjà la violence du vide s'imprègne
en moi. Je suis tellement triste d'être dans ce tourbillon de non sens,
sans toi.
C'est tellement injuste... La mort, la tienne, pas celle de quelqu'un
d'autre. Fauchée, au hasard. Une loterie qui rend la vie si absurde...
Naître, grandir, s'épanouir et souffrir, mourir. Certains auront la
chance, si s'en est une, de vieillir. Un monde de fous, un impitoyable
cycle mécanique rouillé.
Le monde s'ampute d'un être bon et aimé, et même pire que cela,
car rien ne peut décrire ta valeur, rien ne peut exprimer la personne
unique que tu étais. Un vide irremplaçable, qui restera vide... Mais
aussi plein de beaux souvenirs.