Des cauchemars présents et passés

24/07/2020 14:28

Il y a des années tout aurait pu s'arrêter. Tout. Les bonnes choses, les mauvaises choses. Ces mauvaises choses avaient prit le dessus, elles avaient un goût d'éternité, ça rendait légitime le silence, le vide, la mort. Il y a longtemps, les yeux vitreux avaient trop pleuré et ne voyaient plus le monde. Le regard s'était perdu dans une vie parallèle, une vie empoisonnée si triste et si terne. Une vie insipide, mais pourtant effrayante, tourmentée par des cauchemars présents et passés. Puis l'effroi à peu à peu laissé place à l'apaisement, la solution, la victoire. Mourir, enfin, c'était si évident. La clef qui promettait la fin de cette existence sans espérance. Après tant de souffrances, c'était bien mérité, logique, raisonnable. C'est soulagée que je m'apprêtais à en finir. Pas d'angoisse, pas d'hésitation. Sereinement, j'ai pris ces centaines de cachets, j'ai eu à ce moment-là de la peine pour mes proches, mais rien n'aurait pu m'empêcher de me sauver de cette mort qui vivait en moi.
J'ai survécu au coma, 'miraculée'... un mot si vide de sens qu'on me lançait en pleine figure. Un long chemin s'en ait suivi, difficile... mais un chemin est un chemin, il s'y passe des choses, le regard change, il perçoit autrement la réalité. Les années ont passées, de belles rencontres, des désillusions... la vie. Le monde parallèle n'a jamais cessé d'exister, il s'est tenu à distance, m'a parfois frappée de piqûres de rappel. Ces vieilles histoires se sont passées il y a plus de 10 ans... mais cet autre monde tend à s'emparer à nouveau de moi.
Les insomnies, les cauchemars, l'angoisse... le gouffre insoutenable que les yeux vitreux regardent, désespérément. Je crois que le vide à retrouvée la place qu'il occupait dans mon coeur. Je crois que la mort à retrouvé vie en moi. Il faut se battre, comme je me suis battue auparavant, ne pas lâcher prise, ne pas repenser à la clef... la clef...
Je pensais que le chemin m'aurait donnés de meilleures armes, qu'il m'aurait rendue forte, un peu plus forte, un tout petit peu plus forte ? Sans doute, oui.
Mais l'usure surpasse toutes les armes, elle gagne du terrain et triomphe sans cesse, jamais elle n'offre de répit.

Mais un jour triste, quelqu'un de sage m'a dit que seules les batailles que l'on a pas menées sont des batailles perdues.
Alors j'essaie de prendre de la hauteur et retrouver du sens, même si tout est amertume. Tout ce temps perdu à essayer de vivre, plutôt qu'à simplement vivre. Le temps et la santé, je crois que se sont les deux choses les plus importantes dans ce monde. Or je n'ai pas la santé, et j'ai l'impression que mon esprit ne fait que perdre son temps broyé dans la souffrance. N'est-ce qu'une impression ? Le temps de quoi... le temps de vivre, de perdre la raison, de vider ces yeux vides de toute vue. Y a-t-il une clef qui m'échappe ? Il me faudrait ouvrir une porte, une petite porte, une toute petite porte...