Toxico !

Un, deux, trois... quatre... cinq ! Les joints s'enchainent. Tous les jours. Que dire... ? J'en ai besoin, ils me permettent de survivre. Parce que j'ai besoin de m'évader, de me mettre dans des états pitoyables le soir seule chez moi. Pour ne pas péter un câble, pour supporter le réel. J'ai tellement mal... la toxicomanie pour ne pas me butter. J'ai envie de me gifler en lisant cette phrase. A quoi bon respirer dans cet état plus bas que terre. Merde, merde !! J'en ai marre de cette dépendance, d'être réduite à cela, je suis le pantin de ces substances, j'exécute les ordres misérables de ce démon en moi... je suis en chute libre.
Alors j'aspire..., .... une bouffée enivrante, elle me fait trembler... la chaleur envahit mon œsophage, mes yeux brûlent. -Je me prélasse, ah ah ah ahh...- ça y est, ma réflexion n'a plus ni queue ni tête, je suis dans cette bulle familière, ce délire a peine perceptible, mais qui réchauffe. Accroche toi, accroche toi à cette sensation, cette impression. Pour ne pas sombrer, il faut s'y accrocher, même si c'est une euphorie qui me ment... elle me fait croire que je peux changer, ou plutôt quitter, cet état d'agonie.
Mais ça ne dure pas. Je suis enchaînée dans ma prison, sans lumière ni chaleur, odeur ou saveur. J'ai perdue mon identité dans mon naufrage, je ne suis plus rien. C'est pour ça que demain je fumerai un peu plus. Pour être un peu plus perchée, pour approcher le ciel, et quitter l'enfer.