Raser les murs, une bataille perdue.

07/02/2012 18:55

Elle venait d’apprendre qu’elle avait le cancer, elle errait dans les rues, voyait tout ces gens différemment, ils lui semblaient si loin d’elle à présent ! Elle venait de prendre conscience qu’elle allait mourir, elle ne reconnaissait plus sa ville, sa maison, son mari, ses enfants... le monde entier lui paressait étranger. Le cancer l’avait rongée, elle était en stade terminal, mais elle était si jeune ! Pourquoi existait-il de telles injustices ? Après un long moment d’errance elle choisit de ne plus raser les murs, retourna travailler au lycée faire perpétuellement les mêmes cours d’espagnol qu’elle faisait auparavant, seulement ceux-si avait un goût bien dissemblable, un goût précieux de liberté. Elle y mit tout son cœur, toute son énergie, et a son regard toute chose semblait plus belle qu’elle ne l’était pour d’autres. Un jour elle arriva nerveuse à l’établissement. Assise sur ma petite chaise de cours je remarquais qu’elle s’était perdue au milieu de nul part. L’heure tourna, et à la fin du cours elle écrivit au tableau "je serais absente pour une durée indéterminée". Elle resta un instant face au tableau, dos à ses élèves, et tremblante elle se retourna avant de fondre en larme. La sonnerie gronda, nous sommes sortis en silence, ce fut son dernier cours d’espagnol, elle mourut quelque temps après, laissant à cette terre ces deux petite filles. De cette femme je me souviens de sa joie de vivre, de son courage, de son amour.