Rêves égarés

J'ai fais un rêve, une fée venait m'entraîner loin, dans un autre monde, un autre univers. Un endroit plein de douceur, de sagesse, de réconfort. C'était si beau, je n'avais qu'à lui prendre la main pour l'atteindre, et juste un pas à franchir. Quelques secondes de doute, d'incertitude, de désarroi même à quitter les miens... Et j'aurais réalisé mon rêve.
Cet aperçut féerique était majestueux, le sourire débordant de tendresse que m'adressait cette passagère était enivrant, la promesse d'un monde en paix. Si je garde mes paupières clauses, je peux encore entrevoir ce paradis de lumière, et j'entends même la passagère me susurrer à l'oreille qu'il n'est pas trop tard, que je suis attendue là bas, que je serais accueillie avec amour.
Et si je me concentre davantage, j'entends aussi la musique de l'éternité. Une mélodie indicible et délicieuse, les notes qui s'entremêlement donnent envie de danser, pour célébrer l'extase. Et lorsqu'il y a un silence, il prend la dimension du bonheur. Il y a également comme un goût d'amitié, une amitié qui se déguste, faite de liens et d'une conscience commune.
Et si je pouvais effleurer de ma main cet endroit merveilleux, je sais que ce serait la caresse d'une plume tout juste tombée du ciel. Je n'ai jamais connu plus beau trésor.
Je voudrais faire quelques pas sur ce chemin, sur le chemin de la liberté. Je voudrais serrer cette main tendue qui réchauffe, mais, surtout, je voudrais quitter cette froideur terrestre.
J'ai fais un cauchemar, au suprême instant du dernier souffle, à la seconde où la vie quitte le corps, le néant m'attendait. Avide, glacial, cruel. Une cessation de toute chose, de tout élan, le terme d'une histoire. Il n'y a rien à décrire de ce cauchemar, la mort m'attendait juste, vide d'espoir.
Je me suis réveillée, les yeux brûlants de larmes, avec le tourment du découragement et de la désillusion. Quel que soit ce qui m'attends, ce qui me guette, ce ne peut pas être pire qu'ici.